En mars 67, éclate à Besançon une grève à la Rhodiaceta, une usine textile dépendant du groupe Rhône-Poulenc, qui emploie dans la ville 3.000 ouvriers. Ce fut une des grandes grèves d’avant 1968, caractérisée par une occupation des locaux et des affrontements violents avec la police. Le film A bientôt, j’espère a été réalisé à la demande des travailleurs, qui avaient envoyé à Marker ce message : ”Si vous n’êtes pas en Chine, venez donc faire un tour à la Rhodia. Il s’y passe des choses importantes”. Chris. Marker, Mario Marret, Antoine Bonfanti et d’autres, tels Jean-Luc Godard, se sont rendus sur place et ont participé à l’action des travailleurs. Ils ont senti alors qu’il existait une demande très forte de films sur les luttes ouvrières et aussi un besoin de les faire connaître par le moyen du cinéma”.