En 1996, Pierre-Yves Vandeweerd part au sud-Soudan dans l’idée de faire un film engagé sur la guerre qui y fait rage. Sur place la réalité du conflit le rattrape, plus complexe que l’image d’une lutte entre un gouvernement oppresseur et des minorités opprimées à laquelle il s’attendait. Plus il avance, moins ce qu’il avait imaginé colle au réel. Le projet du film initial s’écroule mais il continue à tourner, presque par intuition, guidé, poussé par les habitants du village de Mankien où il séjourne. De retour en Belgique il ne monte pas les images. Mais lorsqu’il apprend sept ans plus tard que le village a été rasé par les milices gouvernementales, il décide de se replonger dans la matière, fait traduire les rushes et découvre qu’un autre film l’y attendait.