Georges Perec avait choisi douze lieux, liés à ses propres souvenirs ; la rue Vilin, la rue de son enfance, en était un. L’écrivain avait pour intention de faire chaque année, pendant douze ans, une double description de ces lieux, l’une résultant d’une observation minutieuse de l’endroit, l’autre, appelant à un travail de mémoire, à partir de souvenirs qui lui venaient. A terme, son entreprise devait dévoiler “la trace d’un triple vieillissement : celui des lieux eux-mêmes, celui de [ses] souvenirs et celui de [son] écriture".
Georges Perec n’a pas eu le temps d’achever son projet, et la rue Vilin, à Paris, n’existe plus, remplacée par le parc de Belleville. Le cinéaste Robert Bober, avec qui l’écrivain réalisa Récits d’Ellis Island, revient sur les pas de son ami, à partir des textes de l’écrivain et de plusieurs centaines de photographies de la rue Vilin.