Pendant de longues années et dans plus de 15 pays différents, Clemens Klopfenstein a filmé la nuit des villes. Histoire de la nuit a été présenté en 1979 au festival de Berlin.
“C’est un des plus beaux films vus à Berlin et un de ceux dont il est le plus difficile de parler. Ici, c’est par définition que le sujet, la nuit, est inépuisable. Il s’agit de la nuit dans les villes, petites ou grandes, bourgs ou métropoles, silencieuses ou sonores, mortes ou agitées. Chacun reconnaît ce qu’il peut : New York, Istanbul, la Grèce, Belgrade peut-être...
Le montage de Klopfenstein, non systématique, non métaphysique, reste, lui aussi, très mystérieux. Car filmer la nuit c’est faire soudain rimer la nuit filmée avec la nuit réelle de la salle de cinéma, c’est faire déborder le film sur la vie (j’avoue pour ma part avoir délibérément manqué le dernier métro et traversé une partie de Berlin en pleine nuit malgré la neige). C’est aussi ramener notre perception à ce moment improbable de l’histoire du cinéma, entre « muet » et « parlant », moment où se matérialisent nos hallucinations auditives”. Serge Daney, in Les Cahiers du Cinéma, n° 299, avril 1979.