A travers le portrait de Corinne et de Patrick, Cyril Mennegun nous fait partager le quotidien des ’travailleurs pauvres’, et les révoltes contenues et douleurs intimes que cette précarité implique.
"Belfort fait grise mine. Pas seulement parce que ses façades manquent de fraîcheur et que le ciel est lourd. Le taux de chômage y atteint des records, et les suppressions d’emplois à Alstom limitent d’autant les perspectives d’avenir. C’est dans ce contexte un peu pesant que Cyril Mennegun, enfant du pays, a suivi le quotidien et les diverses démarches de Corinne et Patrick. ’Je suis une travailleuse pauvre, pas une précaire’, réclame la première qui, faute de contrat stable, n’a plus d’appartement et vit à droite et à gauche, sa valise dans sa voiture, et avec quatre enfants à charge. Patrick, auxiliaire de vie, fait suffisamment d’heures pour s’assurer un logement, pas assez pour le reste. Solitude, inquiétude, impossibilité de se projeter dans l’avenir. D’un ton lucide et posé, les interlocuteurs de Cyril Mennegun expliquent la place de la précarité dans leur vie. Et il signe deux beaux portraits, pudiques et sensibles.”
Anne Roy dans L’Humanité du 14 septembre 2004