L’éléphant se nomme Glencore, un holding suisse qui pèse 44 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Les fourmis, elles sont 830. Des ouvriers, cadres et ingénieurs, des hommes et des femmes, piétinés et méprisés au nom du profit maxi et du zéro respect social. Depuis plus d’un siècle, Metaleurop, installé dans le Nord Pas de Calais, était le premier producteur de zinc et de plomb d’Europe. Au printemps 2003, Glencore considère que l’usine de Béthune n’est plus rentable. Elle est immédiatement fermée. 840 employés sont licenciés sans indemnités et sans plan social ; le site, extrêmement pollué, est laissé à l’abandon. Une violence rare qui rappelle Vilvoorde, Moulinex, Arcelor, Lu ou Danone. Si la loi du marché n’a pas d’âme, est-ce au marché de faire la loi ? Qui fixe les règles ? Que fait l’État quand une usine ferme ? De quels moyens dispose-t-il lorsque les "patrons voyous" ne sont pas soumis aux lois nationales et aux réglementations européennes ? Qui doit payer, les dirigeants, les actionnaires ou l’État... ou bien les ouvriers ?