"L’idée de ce film m’est venue d’une photo de Duane Michals, accompagnée d’un texte : "J’ai toujours espéré que mon père m’écrive un jour une lettre pour me dire où il avait caché son amour pour moi. Puis il est mort et je n’ai jamais reçu la lettre...". Après la mort soudaine de mon père, j’ai pensé que je pourrais peut-être écrire à sa place cette "lettre jamais écrite" en réunissant les moments (rares) où il m’avait montré son amour. Ces moments étaient surtout liés à la très belle maison de Kamakura au Japon où il s’était établi avec sa dernière femme et où je lui ai rendu visite vers la fin de sa vie. J’ai donc imaginé - à travers la maison, le jardin et le cimetière voisin (où il est enterré) - un parcours qui me ramène finalement dans le bureau de mon père. C’est là que je retrouve la dernière et la plus importante trace de son amour pour moi, c’est-à-dire l’autorisation qu’il m’accordait enfin de voir le monde autrement que lui. Je pensais finir là ma lettre, mais j’ai été entraîné par mon plan séquence et j’ai continué jusqu’au bout.(...)” Dominique Dubosc