Sorti en salle en France à la fin du mois de mars 2005, La Peau Trouée fait partie de ces films réalisés par des jeunes plasticiens issus des écoles d’art qui intriguent le monde du documentaire. Certains crient au génie, d’autres pas. Attention pas d’amalgame, rien ne serait pire que de les mettre tous dans le même filet. La mer est pleine de poissons différents et la pêche peut parfois s’avérer très intéressante...
Cinq pécheurs de requins partent en campagne au large de l’Irlande. Seuls, loin de tout, face à la mer et dans la violence de la chasse qu’ils pratiquent, ces cinq hommes interrogent notre rapport à l’animalité. Un voyage en apparence ordinaire qui va progressivement nous plonger hors du temps.
"La Peau trouée suit la chronologie de la campagne de pêche, mais se présente, en même temps, comme une descente dans le tréfonds obscur et mythologique de la prédation, la lutte de l’homme pour sa survie qui le pousse sur une mer démontée, loin de chez lui, dans le froid et la nuit. Et l’heure de la pêche miraculeuse est aussi celle, spectaculaire, du bain de sang primordial (...). En coupant les séquences de déconnade des marins, leurs conversations ordinaires, en accentuant leur présence massive, taciturne, saisie soit dans l’attente, nez au vent face à l’horizon, soit dans la suée du travail à fond de cale, le jeune homme a fait oeuvre de cinéaste, imposant un point de vue, quitte à dérouter ses "acteurs". Didier Peron, Libération, 23/03/05.
Grand prix au festival de Brive (2004) ; Prix de la première oeuvre au festival de Nyon (2004) ; Grand prix du documentaire au festival de Belfort (2004).