Un voyage dans les campings de bord de mer, le long de la côte qui va de l’Espagne à la Camargue, comme l’envers de la société, un jeu de cartes savamment mélangé. Chaque fois que le cinéaste plante sa tente, il fait connaissance avec ses voisins. Et, comme souvent dans ces cas-là, ils disent à un inconnu ce qu’ils ne diraient pas à leurs proches. Ils parlent d’eux, de ce qui compte pour eux. Et qu’est-ce qui compte dans la vie si ce n’est le Travail et l’Amour ?
Un CRS maître-nageur à la retraite, sa femme infirmière, des jeunes de la banlieue parisienne et de Lorraine, des étudiants lyonnais, un routard qui fait la saison dans son camion... Un couple se souvient, un autre s’invente un futur, un troisième construit une famille. Ils viennent de partout, ils ont tous les âges et toutes les cultures, dans la parenthèse des vacances, ils s’inventent un monde.
C’est le voyage d’un cinéaste dans notre époque, avec sa sensibilité, pas un état des lieux. Un voyage qui nous fait éprouver les sentiments les plus contrastés et ne nous laisse pas indemnes : au bord de la mer le soleil est généreux mais la tramontane souffle parfois, qui nous emporte...
"Je voulais aller à la rencontre des gens, avoir le sentiment d’être recouvert par la société et non comme on dit à la télévision, couvrir un sujet. Plutôt aller voir les gens et leur poser des questions comme : "Pourquoi vous avez envie de vous lever le matin ?" Il s’agit de créer un échange en dépit du fait qu’a priori, évidemment, on n’a rien à se dire. Très vite, on touche à un noyau dur de l’expérience des individus.” D. Gheerbrant dans Libération 6/11/2002.
Prix Planète, Festival Fictions du Réel, Marseille 2001.