Fidèle à son audace d’investigation, Michael Moore poursuit sa lutte contre les hommes haut placés aux États-Unis, qu’ils soient politiciens ou patrons de firmes. Dans The Big One, son avant-dernier film inédit en Belgique, il démonte une fois de plus avec virulence les rouages du système politico-économique aux États-Unis. L’idée de départ de Michael Moore est alléchante : aller à la rencontre de PDG de grandes sociétés qui ont la particularité de réaliser d’énormes bénéfices et de licencier massivement leurs salariés. Le réalisateur s’interroge, faussement naïf, sur ce phénomène de plus en plus courant qui a transformé le rêve américain en un cauchemar. Seulement, pour mener à bien son entreprise, Michael Moore utilise la tournée de promotion de son livre Downsize this (Dégraissez-moi ça !) à travers les États-Unis en 1996. Son livre a été publié par une maison d’édition dont le propriétaire n’est autre que Rupert Murdoch, un de ces fameux patrons auquel il s’attaque. De cette contradiction initiale et ambiguë, Moore s’en sert pour étaler au grand jour les méfaits du système. De ville en ville, Moore s’invite dans les immeubles de grandes entreprises et offre aux responsables des prix (celui du PDG le plus radin p.ex.), et des chèques de quelques centimes (”quelques centimes pour vous, le salaire moyen d’un des vos employés exploités !”).