Le P’tit Ciné suit depuis longtemps le travail de Claire Simon, dont les films naviguent avec intelligence à la frontière du documentaire et de la fiction et dont la réflexion nous semble l’une des plus intéressantes et justes dans le cinéma contemporain.
À travers la diffusion de plusieurs de ses longs et courts métrages, et d’un long entretien publié en 2002, un rapport de fidélité s’est installé avec la cinéaste. C’est donc dans un esprit de continuité que le P’tit Ciné a sorti son dernier film à Bruxelles, Liège, Mons et Namur et vous propose une petite rétrospective - non exhaustive...
Née à Londres et élevée dans le Var, elle étudie l’ethnologie, l’arabe et le berbère. Autodidacte, elle apprend le cinéma par le biais du montage et tourne parallèlement des courts-métrages de manière totalement indépendante. Parmi ses films les plus remarqués, on se souvient de La Police en 1988 ou de Scènes de ménage en 1991. Elle découvre la pratique du cinéma direct aux Ateliers Varan et réalise plusieurs films documentaires. Les Patients, Récréations, et Coûte que coûte qui seront primés dans de nombreux festivals. Ces deux derniers films sortiront en salle et résonneront avec d’autres, comme le signe d’une poussée du documentaire dans le cinéma français.
En 1997 elle présente à la Quinzaine des Réalisateurs son premier long métrage de fiction Sinon Oui, histoire d’une femme qui simule une grossesse et vole un enfant. Elle réalise pour Arte un film avec les élèves du TNS au Parlement Européen, Ça c’est vraiment toi, mi-fiction mi-documentaire qui recevra au festival de Belfort les grands prix du documentaire et de la fiction. Après une expérience théâtrale, elle renoue avec le documentaire en tournant 800 km de différence / romance et Mimi (Festival de Berlin 2003). Ça Brûle a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2006.
"Dans mon travail documentaire, j’ai essayé de trouver des situations de fiction, non pas au sens où il y aurait des acteurs, mais où la référence serait la fiction. J’ai essayé de filmer des gens qui étaient d’une certaine manière travaillés par la mythologie de la fiction. (...) J’ai toujours dit que Coûte que coûte était lié aux films noirs américains, que Récréations c’était pour moi Shakespeare. Mimi est lié à Perec et 800km de différence à Eustache ou à Renoir. (...) Je me souviens une fois, (...) je parlais à des ethnologues et je voyais bien que la différence entre eux et moi c’est que moi je pense à Hitchcock, à Scorsese, ou à Godard quand je tourne. Eux, ils pensaient en termes de sociologie, d’ethnologie. Donc forcément ils ne voyaient pas du tout les personnages dans le même état d’esprit que moi." Extrait de l’entretien publié dans Les Carnets de Filmer à Tout Prix 2004
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