Chaque année, le P’tit Ciné articulait un mois de sa programmation autour de la question palestinienne. Ce rendez-vous était prévu de longue date pour le mois de septembre. L’actualité de cet été nous a amené à essayer de la construire autrement. A l’heure où nous écrivons cet édito, une quarantaine de jours après le début de l’agression à Gaza et au Liban par l’État d’Israël, un fragile cessez-le-feu a été convenu. Bombardements, destructions, massacres de civils... Et puis sans vainqueur, ni vaincu, ce cessez-le feu, cet espoir ténu. Dans nos médias, on a eu droit depuis début juillet à un flot d’images et de paroles taillées au format médiatique, celui de l’information spectacle sourde et muette destinée à une opinion publique qu’ils supposent en vacances.
Nous avons essayé d’adapter notre programmation le mieux possible aux circonstances, en fonction de ce qui était accessible ou sous-titré en français... Quelques regrets subsistent pourtant, comme celui de n’avoir pas pu trouver à temps de copie sous-titrée en français de Beyrouth : vérités, mensonges et vidéos de Mai Masri, ou d’autres films de femmes cinéastes libanaises ou palestiniennes, ou encore les Repérages en Palestine pour L’Évangile selon saint Matthieu de Pasolini. On aurait aussi voulu montrer les Prières pour refuzniks de Godard mais même lui ne sait plus où se trouve la copie. Ou encore l’extrêmement complaisant (expression modérée) Tsahal de Claude Lanzmann rien que pour entendre les généraux israéliens répéter "Notre armée est pure (...), elle ne tue pas d’enfants. Nous avons une conscience et des valeurs et, à cause de notre morale, il y a peu de victimes [palestiniennes]" (voir à ce sujet le très bon article de Lionel Richard dans le Manière de Voir n°88).
Nous aurions pu montrer beaucoup d’autres films, organiser deux fois plus de projections. Nous avons préféré décliner trois soirées. L’une avec le film Arafat, mon frère tourné vers la fin de l’ère Arafat par Rashid Masharawi et durant laquelle Rudolf El-Kareh nous livrera son sentiment sur la situation depuis lors. L’autre sur la question des réfugiés de 48 avec Les Palestiniens de Johan Van der Keuken et Alsateh de Kamal Aljafari. La troisième autour du formidable film de Michel Khleifi et Eyal Sivan Route 181. Sans oublier un colloque aux Halles de Schaerbeek dans le cadre du Festival Temps d’Images : ’Palestine : images et politique’ avec Elias Sanbar, Michel Khleifi, Simone Bitton et Avi Mograbi qui revient nous voir...
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