Des femmes qui attendent, qui se font belles, qui se remontent le moral, qui craquent parfois, espèrent toujours. Dans la petite maison de l’association Ti-Tomm, accolée au mur de la prison des hommes à Rennes, on attend l’heure du parloir. Les familles arrivent à l’avance, toujours. Quelques secondes de retard, et la porte de la prison restera fermée. On vient une, deux, trois fois par semaine, chaque semaine, pendant des mois voire des années. Ce sont majoritairement des femmes ; ces pénélopes des temps modernes vivent au rythme de leur homme à l’ombre. Le temps est suspendu, la vie comme arrêtée. L’arbitraire de la prison, des transferts, les interdits sont leur quotidien.
En faisant le choix de rester résolument “à côté” de la prison - du côté des familles - le film propose paradoxalement une approche éminemment frontale de ce qu’est la réalité carcérale. La prison en creux, la vie sans l’autre. Mais sûrement pas à côté de la vie.
Prix du public documentaire et Prix du film français au festival de Belfort 2007.