"Pendant la guerre, dans le cadre de notre travail pour le Centre du Cinéma du gouvernement de Vichy, nous avons reçu une commande. Le thème en était la vie d’un chauffeur et d’un mécanicien, sur la ligne Nice-Marseille. Nous avons consacré une dizaine de jours, avec quelques interruptions, au tournage de ce documentaire. Ce travail me permettait d’observer et de filmer en cachette les petits abris fortifiés que les Allemands avaient construits le long de la ligne, en prévision d’un éventuel débarquement en Méditerranée. De retour à Nice, je développais le film moi-même dans la nuit, et je le découpais en photogrammes qu’un de mes amis se chargeait de faire parvenir à Londres... c’était surtout une manière de contribuer à la Résistance. Et c’est grâce à Ceux du rail que nous avons acquis une bonne connaissance du métier de cheminot, qui devait nous être utile pour La Bataille du rail."