Ce film consacré à des musiciens en exil à Paris pourrait être misérabiliste, il est joyeux au contraire, en raison de la qualité des interprètes. Ce ne sont pas seulement d’authentiques musiciens dont nous admirons le talent, ce sont aussi des personnages hors du commun, forgés par les épreuves. Ils viennent d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe centrale. Une guerre, un coup d’Etat, une conviction idéologique, les ont jetés hors de chez eux et la plupart sont dans l’incapacité d’y rentrer. Ils connaissent la dure loi de l’exil et s’y soumettent sans broncher. C’est avec le sourire qu’ils nous livrent des lambeaux de leur histoire dont nous devinons qu’elle fut terrible. Ils ne s’apesantissent pas, ils préfèrent jouer. Ils descendent dans le métro, ils trimballent leurs instruments dans les rues de Paris qu’ils nous font redécouvrir. La musique les fait survivre. L’amour de la musique les habite et les sauve du désespoir. Les rencontrer est un cadeau que nous n’oublierons pas.