« En 1994 Nabila m’écrit une lettre, elle me raconte l’escalade de la violence, la répression, les assassinats, les espoirs si maigres et son désarroi face à l’action quasi impossible en ces années de plomb. J’étais alors partie vivre pour quelque temps dans une ville du Sahara Algérien. Dix ans après l’assassinat de Nabila je retourne sur les lieux pour faire ce film et raconter ce qui s’est passé, voir ce qu’est devenue Tizi-Ouzou, que sont devenus les gens, leur demander pourquoi l’assassinat et le massacre de civils sont devenus l’unique réponse au conflit qui oppose les Algériens ? » (H.Djahnine). Lettre à ma sœur raconte l’histoire de l’assassinat de Nabila Djahnine, présidente d’une association de défense du droit des femmes, sœur de la réalisatrice, le 15 février 1995 à Tizi-Ouzou, pendant les années noires algériennes. C’est aussi l’occasion pour Habiba Djahnine de s’interroger sur les armes possibles pour contrer les psychoses collectives et le déni des droits fondamentaux des femmes et des hommes.