“Fragments d’un journal filmé. Fragments habités par la voix rauque, sèche, ironique de Frank. Plans vibrants, flous / nets, courts, distillant en 27 minutes sautes d’humeurs, traces de saisons, pudeur, rage, signes distincts de la mort à l’œuvre. Eclats de réel sans continuité aucune, sans grammaire particulière, sans apaisements possibles. Fenêtres, cadres, réminiscences. Errances visuelles où apparaissent amis, objets, photos, miroirs ayant perdu leur pouvoir réfléchissant. “Difficile d’effacer la mémoire” dit Frank en filmant un homme qui s’emploie à effacer le mot “Memory” imprimé sur une surface. Et à côté, à côté de cette main qui efface, on entrevoit la silhouette opaque du cinéaste. Oui, difficile de ne pas s’émouvoir devant la mosaïque de ce photographe où paroles et images se crispent, s’écartent, se rapprochent à nouveau, s’esquivent par peur de la finitude". Claudio Pazienza