Mais que fait le P’tit Ciné quand le projecteur est éteint...
Depuis bientôt neuf années, le P’tit Ciné mène une des seules actions concrètes en faveur du documentaire en Communauté Française, avec la projection d’une quarantaine de films par an, le plus souvent en présence du cinéaste et accompagnés d’un débat ou d’une animation. Nous ne sommes pas une salle, ni un distributeur, mais un passeur de films. Cela peut paraître dérisoire de montrer une fois un film à un public variant de 60 à 300 personnes. Il y parfois des déceptions et des frustrations, surtout celle de ne vous montrer les films qu’une seule fois, mais souvent ces rendez-vous révèlent la magie du cinéma. Et il ne se passe pas un mois sans qu’une association, un centre culturel, un cinéma d’art et d’essai ne fasse appel à nous pour avoir les contacts pour un film et que bien vite une deuxième, troisième projection soit organisée dans d’autres lieux. Mais nous ne nous contentons pas de vous montrer le "meilleur" du moment ; nous ouvrons aussi les écrans que l’on nous prête à des œuvres plus fragiles, des premiers films. Nous sommes en fait le seul espace de diffusion, de découverte et de réflexion permanent sur le cinéma documentaire... Et chaque mois vous êtes plus nombreux à nous demander le programme.
Cette année, nous (vous) avons présenté quelques documentaires sortis en salle en France. C’est le cas d’"Histoire d’un secret", "17 ans", "No Pasaran", "Derrida", "Les Sucriers de Colleville", "De Guerre Lasses", ou le dernier film de Rithy Pahn "S21 la machine de mort Khmère" projeté le mois dernier. Que ceux qui regrettent que ces films ne soient montrés qu’une fois se consolent, certains d’entre eux vont faire l’objet d’une rediffusion pendant plusieurs semaines cet été dans le cadre de l’Écran Total. La distribution du documentaire en Belgique est une entreprise difficile et risquée. Impossible pour Le P’tit Ciné de s’y lancer seul, nous qui n’avons pas de salle à nous, des subsides culturels largement inadéquats et des forces humaines limitées.
En France, il ne se passe plus un mois sans que ne sorte en salle un ou deux documentaires, ou sans qu’ait lieu un événement autour du documentaire, de Bobigny à Tulle en passant par des réseaux de cinéma comme les Utopias, ou des projections en plein air dans les Cévennes. Mais la Belgique n’est pas la France, ni en terme de "marché culturel", ni en terme de presse, ni en terme de politique culturelle et d’équipement en matériel de diffusion numérique léger. Il reste beaucoup à faire...
Notre action ne se limite pas à ces quelques quarante séances. Quand le projecteur s’éteint, le travail redouble. Outre de la programmation pour d’autres événements, nous organisons aussi des tables rondes entre cinéastes, récoltons articles, catalogues, archives audio et autre matière à penser autour du documentaire. Nous essayons de provoquer un réel intérêt de la part de la presse pour le cinéma documentaire. Nos portes et nos armoires sont ouvertes à des jeunes cinéastes qui cherchent des conseils sur la diffusion ou de l’information sur des festivals, à des professeurs, des chercheurs, des étudiants ou au réseau associatif qui cherche à visionner des films, réécouter des débats, trouver de la documentation... Un travail dans l’ombre que nous aimerions concrétiser par la création d’un vrai centre de ressources autour du documentaire qui serait à la fois une plate-forme de réflexion, un lieu de diffusion et d’information et une bibliothèque/vidéothèque. Il reste tant à faire...
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