Neuf films, tous inédits en Belgique, de Peter Nestler. Explorateur continuel des rapports de l’Homme à l’Histoire, au travail et aussi au paysage dans lequel il s’inscrit, il a, sur près de 50 ans et 50 films, fait preuve de beaucoup de liberté dans sa démarche d’auteur, et bâti une oeuvre exigeante. Son travail de documentariste fait référence pour de nombreux critiques et réalisateurs, à l’instar de Jean-Marie Straub qui dès les années 60 n’hésitait pas à qualifier son ami de “cinéaste le plus important en Allemagne depuis la guerre...mis à part les gens plus âgés qui ont pu y tourner, Fritz Lang, et mis à part La Peur de Rossellini”.
De ses premiers courts métrages, poèmes en noir et blanc, dans les années 1960 (Am Siel, Aufsätze, Mülheim/Ruhr) jusqu’à son dernier film (Tod und Teufel) en 2009, nous sommes portés par la beauté des images et le respect total du cinéaste pour ceux / ce qu’il filme. Si on devait caractériser en quelques grandes lignes, forcément réductrices, le travail de Peter Nestler, on retiendrait - dans le désordre : une forte dimension pédagogique (il s’attache à nous transmettre son savoir, faits, mises en perspectives et rencontres à l’appui, comme dans Ausländer 1 : Schiffe und Kanonen, Die Nordkalotte ou Flucht), une attention portée à la parole des protagonistes, dont la voix off est le relais (Von Griechenland), ou encore l’utilisation intuitive de la musique (Mülheim/Ruhr) et de la photographie (Ein Arbeiterclub in Sheffield, Tod und Teufel).
Né en 1937 à Freiburg dans la Forêt noire, Peter Nestler a étudié la peinture aux Beaux Arts de Munich et l’imprimerie à Stuttgart, et a été tour à tour ouvrier, marin, forestier, acteur, responsable de programmes pour la télévision... peintre et cinéaste. Un parcours multiple, pour un homme qui ne lâche rien, à l’exemple de son film Von Griechenland (1965), accusé de « propagande communiste », qui lui valut de devenir à l’époque et pour quelques années persona non grata à la télévision de son pays.
Grâce à l’engagement à nos côtés du Goethe-Institut Brüssel et de l’Institut Libre Marie Haps, trois films ont été sous-titrés en français à l’occasion de cette rétrospective (Ein Arbeiterclub in Sheffield, Ausländer 1:Schiffe und Kanonen et Flucht) et sont donc pour la première fois accessibles au public francophone.
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